Il est dans la nature de très peu d’hommes d’honorer sans envie un ami qui a prospéré.

Il est certes délicat pour la plupart des êtres humains de réjouir pleinement du bonheur et du progrès d’autrui sans laisser poindre une ombre d’envie. Cela tient au caractère instinctif et primordial de notre désir d’exceller, une pulsion qui peut parfois déformer notre expérience des réalisations d’autrui. Cependant, dans la sagesse stoïcienne, il est essentiel de maitriser ces instincts, de s’en détourner consciemment et de cultiver un état d’esprit axé sur le bien-être mutuel et un sentiment de joie sincère pour les réussites d’autrui.

Se réjouir du bonheur d’autrui, c’est comprendre que la prospérité d’un ami n’est pas une menace à votre propre prospérité, mais plutôt un enrichissement. En effet, la vie est une constellation d’expériences diverses et les accomplissements des autres ne sont pas un obstacle, mais une source d’inspiration. En comprenant que le succès n’est pas un gâteau dont les morceaux sont en nombre limité, et que la réussite d’un ami ne vous prive pas de la vôtre, vous serez capable d’honorer leurs victoires sans y mêler de l’envie.

Pour intégrer cette sagesse dans votre vie quotidienne, considérez chaque réussite de votre entourage comme une occasion de grandir et d’apprendre. Par exemple, si un de vos amis obtient une promotion, utilisez ce moment non pas pour nourrir l’envie, mais pour analyser ce qui a conduit à sa réussite. Identifiez les compétences qu’il a développées et voyez comment vous pourriez appliquer cela à votre propre situation. Sous cet angle, leur réussite devient une source de motivation et d’inspiration, plutôt qu’une source de ressentiment. En fin de compte, le vrai stoïcien cherche à tracer sa propre voie, à apprendre des autres et à construire un monde où le succès de l’un est une victoire pour tous.