Celui qui souffre avant qu’il ne soit nécessaire, souffre plus qu’il n’est nécessaire.

Le sage stoïcien Sénèque nous a autrefois prévenu contre l’inutilité de la souffrance anticipatoire : Celui qui souffre avant qu’il ne soit nécessaire, souffre plus qu’il n’est nécessaire.  En effet, cette phrase expose ce qui est l’une des caractéristiques notoires de l’expérience humaine – notre tendance à nous inquiéter pour des événements futurs incertains, nous causant ainsi de la douleur avant même que la cause de notre souffrance n’apparaisse réellement. Vivre dans la crainte de ce qui pourrait arriver revient à vivre plusieurs fois la douleur, plutôt que seulement quand elle survient.

La pratique stoïcienne de garder nos inquiétudes et nos peurs sous contrôle consiste à se concentrer uniquement sur ce que nous pouvons contrôler dans le présent. L’avenir demeure incertain, imprévisible et, la plupart du temps, hors de notre contrôle direct. Par conséquent, engloutir notre énergie et notre temps précieux dans la préoccupation de l’incertitude future provoque une souffrance inutile. Pour intégrer cette sagesse dans votre quotidien, il faut pratiquer la pleine conscience, être ici et maintenant, dans le présent. Non pas obsédé par ce qui pourrait arriver demain ou ruminant ce qui s’est passé hier.

Laissez-moi illustrer cela avec l’histoire de l’entrepreneur. Chaque entrepreneur est conscient du risque de faillite qui pèse sur son entreprise. S’il commence à souffrir à l’avance, en s’inquiétant constamment de la faillite, il endurera une souffrance plus grande que nécessaire. Il vivra constamment dans l’anxiété, empêchant ainsi sa croissance personnelle et celle de son entreprise. Mais s’il se concentre sur ce qu’il peut contrôler, comme améliorer ses produits, optimiser le service client, gérer efficacement son équipe, il parvient à ne pas seulement alléger sa souffrance anticipatoire, mais aussi construire une entreprise prospère. Quelle que soit l’issue, il aura eu le courage de faire face aux défis avec force et résilience, sans se laisser consumer par la peur de l’échec.

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